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INTERVIEW exclusive (LTT) Selim Benachour: "Je suis très fier de mon choix d’avoir opté pour la sélection tunisienne"

 


Nous sommes allés à la rencontre de Selim Benachour, joueur International Tunisien (44 sélections, 2 buts) de 2002 à 2010, et qui a évolué dans différents grands clubs Européens. Aujourd’hui reconverti entraîneur, après un passage à l’Olimpia Grudziadz, il est aujourd’hui Manager de l’académie des jeunes d’Oldham Athletic, en Angleterre. Cette Interview a été réalisée au mois de Juin 2020. Selim Benachour venait alors de quitter le Foresta Suceava et était alors sans club.

Salam aleykoum Selim, tout d'abord, peux-tu nous faire un rapide résumé de ta carrière, sur qui est Selim Benachour concrètement?

 Wa-aleykoum salam, la plupart des Tunisiens me connaissent, j’ai une cinquantaine de sélections en Tunisie, j’ai participé à la Coupe du Monde 2002 en Corée et au Japon. Concernant mon parcours en club je suis passé par le Paris Saint-Germain, puis au Portugal par le Vitoria Guimarães et Maritimo, en Russie au Rubin Kazan, par Qadsia au Koweït, puis je suis revenu en Europe à Malaga en Liga, puis j’ai terminé ma carrière à l’APOEL Nicosie à Chypre et pour finir à Mumbai en Inde. Donc on peut dire que j’ai un peu fait le tour du monde pendant ma carrière, qui était très riche en expériences, mais également en termes de culture et de football. Je suis très satisfait de mon parcours et de ma carrière professionnelle.

Quel a été ton parcours avec l’Équipe Nationale?

En sélection j’ai participé à la Coupe du Monde 2002, j’ai participé à 3 CAN, en 2002, 2004 (que j’ai remportée) et 2006. Je suis également très satisfait de mon parcours en sélection.

Parle-nous de ta fin de carrière et de ta reconversion.

A l’heure actuelle, j’ai arrêté ma carrière il y’a 3 ans, j’ai passé mes  diplômes d’entraîneur, l’UEFA A pour être plus précis (équivalent du BEF en France). J’ai déjà 3 ans d’expérience dans mon nouveau rôle de coach, ma première expérience était avec les U17 du FC Martigues en DH (Méditerranée), Puis au bout d’un an je suis passé avec les U19 du même club en DH, puis pour ma 3e année j’étais en Division 3 Roumaine, avec le Foresta Suceava, équipe avec laquelle j’ai fini à la 4e place du classement. Actuellement je suis à la recherche d’un nouveau projet (au moment de l’écriture de l’interview, NDLR). Je suis très jeune pour un entraîneur (38 ans), je suis ambitieux, et j’ai envie d’apprendre.

Tout d'abord, d'où est tu originaire sur Paris, ainsi qu'en Tunisie ?

De Paris je suis dans le 20e arrondissement, à Saint-Blaise. J'habitais là-bas avec ma famille, puis j’ai vécu à Saint-Germain-en-Laye (78) quand je jouais au PSG. Actuellement, je vis dans le sud, où j'ai acheté une maison avec ma famille. En Tunisie mon père vient de Béja, dans le Nord-Ouest, et ma mère de Tunis. J’ai également un pied-à-terre à La Marsa.

En 1995, tu intègres l'INF Clairefontaine ou tu effectues une partie de ta formation. Est-ce qu'à Clairefontaine, on oriente les joueurs binationaux vers un avenir en Équipe de France?

Oui, j’intègre alors Clairefontaine, où j'ai progressé énormément et où je m'entraîne tous les jours de mes 13 à mes 16 ans, avant de rejoindre le PSG. À Clairefontaine, au niveau des équipes nationales, on n’influence pas les joueurs sur leurs choix. Personnellement, j’ai été convoqué en équipe de France chez les jeunes sur certains rassemblements, mais bon après le choix de la sélection ça reste le choix du joueur et de sa famille. En l'occurrence pour moi à l'âge de 19 ans j'ai choisi la Tunisie, et je ne regrette pas du tout. Je pense que j'ai fait le bon choix, et si c’était à refaire je le referais plusieurs fois.

L'équipe de Tunisie a-t-elle toujours été un objectif pour toi ou bien tu as longtemps hésité entre l'équipe de Tunisie et l'équipe de France ? 

Chez les jeunes, j’ai évolué en équipe de France, des U15 jusqu’aux a U20, ou j’ai joué beaucoup de matchs. En U20 j’ai eu le choix d’opter pour la Tunisie ou pour la France. Le choix a été difficile, mais j'ai pesé le pour et le contre avec ma famille à l'époque et il me devait d’opter pour la Tunisie, parce que c’est le pays de mes parents et c’est également mon pays, ou je retournais donc chaque année. J’ai été donc l'un des tout premiers joueurs expatrié formé en France et en Europe, à choisir mon pays d’origine, donc ça reste une fierté pour moi et je regrette pas du tout, je suis très content de mon choix. C’est une fierté, j’ai un peu hésité sur le choix que j’avais à faire à mes 20 ans, mais j’ai fait la prière du conseil, on avait vraiment beaucoup discuté avec mes parents. La décision finale m’est revenue, et je suis très très content du choix que j’ai fait.


Qui est ce qui a essayé de te convaincre d’évoluer pour les bleus ?

A l’époque c’était Raymond Domenech, l'entraîneur des U20 de la France, qui m'a appelé et qui voulait que je fasse le festival espoirs de Toulon. J’avais donc accepté. Par la suite, on devait faire la coupe du Monde U20, et c'est à ce moment que j'ai refusé.

En 2002, à seulement 21 ans et après une petite trentaine de matchs en pro dans les jambes, tu es sélectionné pour disputer la Coupe du Monde avec la Tunisie. As-tu vécu cette sélection comme une véritable surprise ou bien tu t'y attendais ?

C’était une surprise, parce que j'avais effectué une saison à Martigues en Ligue 2, ou j'étais prêté. Je n’avais encore effectué aucun match avec la A du PSG. Comme j'avais fait une saison pleine avec 25 matchs en ligue 2, Ammar Souayah, le sélectionneur de l’époque, m'avait convoqué pour une liste élargie de 28 joueurs. Comme j’avais fait de bons matchs amicaux avec la sélection, il a décidé de me garder dans la liste finale de 22 joueurs. Je suis donc parti avec le groupe en Corée et au Japon pour la Coupe du Monde, ou j'ai joué les 3 matchs en tant que titulaire, vu que j’avais réussi à gagner ma place lors des matchs de préparation. Donc c'était un très bon souvenir pour moi une très bonne expérience pour moi.

Comment décrirais-tu ta relation avec Ronaldinho ? Comment as-tu réagi suite à son arrestation récente ?

Ronaldinho, j’ai eu une très très bonne relation avec lui. À Paris on était proches, on jouait souvent à la Playstation, on sortait souvent. Franchement ça m’a fait très plaisir de jouer avec, pour moi, l’un des meilleurs joueurs du monde. Je le côtoyais tous les jours à l’entrainement, je voyais des choses incroyables, que ce soit sa qualité de passe, de dribble, il avait toutes les qualités requises pour être un top joueur mondial. Chose qu’il a été d’ailleurs. Je suis très satisfait d’avoir pu évoluer à ses côtés. Concernant son arrestation récente, j’ai été très surpris. Je connais Ronnie, c’est quelqu’un de sérieux, de fiable. Il a été mêlé à des histoires mais bon, al hamdoulillah il est sorti de prison, mais j’ai été très surpris de son arrestation. 

A l'été 2003, Fernandez est débarqué et Vahid Hallilodzic le remplace, à ce moment-là, est ce que tu te dis que tu risques certainement ta place dans l'équipe de Tunisie pour la Can 2004? As-tu songé à quitter le PSG à ce moment-là afin de garantir ta place au sein de la sélection ou tu étais convaincu que tu serais quand même sélectionné?

Non, je ne voulais pas partir de Paris, parce que bon, ça reste le Paris-Saint-Germain, quand t’as l’étiquette PSG c’est quelque chose de grand. Même si je ne jouais pas beaucoup par rapport aux autres joueurs de la sélection tunisienne, je venais quand même du Paris Saint-Germain, ou il y’avait des joueurs de haut standing, comme Ronaldinho, Anelka, Benarbia, Jay-Jay Okocha. Ça reste quand même une étiquette mondialement reconnue. Moi je ne voulais pas quitter Paris, je m’y sentais bien, j’étais avec ma famille, je jouais pour le club de ma ville. Même si je n’ai pas beaucoup joué, al hamdoulillah j’ai pu faire la CAN. Non, je n’ai pas pensé à partir, c’était la fin de mon contrat à cette époque et je n’ai pas été renouvelé, donc voilà j’ai décidé de quitter la France pour continuer ma carrière car j’avais des contacts à l’étranger.

Parlons maintenant de cette fameuse CAN, avec ce match d'ouverture contre le Rwanda : Concrètement, quelles émotions t'a procuré le fait d'entendre l'hymne Tunisien, entonné par 60.000 personnes, chez toi dans ton pays pour un match d'ouverture de sa CAN?

Un plaisir immense mais bon c’était pas la première fois, aux Jeux Méditerranéens (organisés en Tunisie en 2001, NDLR) que l’on a gagné au pays c’était exceptionnel. Après les matchs amicaux à domicile ou il y’avait les hymnes aussi, c’était une sensation que je connaissais déjà. Ce n’est pas uniquement sur le match contre le Rwanda, c’est en général, tous les matchs que je faisais avec l’équipe nationale, au moment de l’hymne j’avais les frissons. Après sur cette CAN, oui bien sûr il y’a des matchs qui sont ancrés dans ma mémoire, notamment celui contre le Sénégal, pour moi l’un des matchs les plus durs qu’on a eu à faire, le plus abouti et le plus décisif de la compétition, on a vraiment eu du mal contre eux. Et voilà on a passé le plus gros test contre le Sénégal, les supporters nous ont été très importants sur ce match là, et après l’hymne sur chaque match que ce soit amical ou officiel j’ai toujours un peu les frissons quand l’hymne retentit.

À la 59e minute de ce match, alors que la Tunisie mène 2-1, tu tombes dans la surface à la suite d'un accrochage avec un défenseur Rwandais. L'arbitre estime qu'il y'a simulation et te donne un second carton jaune, synonyme d'expulsion. Quelle a été ta réaction à chaud ? Et 16 ans plus tard as-tu des regrets vis a vis de cet événement ?

Non, je n’ai aucun regret, c’était un fait de jeu comme il y’en a souvent dans les matchs.

Gagner la première CAN de l'histoire de son pays à domicile, concrètement quelles émotions t'ont traversé au moment des 3 coups de sifflets finaux de la finale remportée face au Maroc ?

Ça reste un moment inoubliable, c’est clair. C’était la première fois que la Tunisie gagne la CAN, donc ça reste gravé dans nos mémoires. On a vraiment marqué le peuple Tunisien, c’était de vraies émotions, j’étais franchement sur une autre planète. On a passé des moments fabuleux dans cette compétition, que ce soit avant, pendant, ou après. Ça reste un moment inoubliable gravé dans ma carrière de Footballeur, Et je suis très fier d’avoir fait partie des 22 qui ont marqué à jamais le Football Tunisien en 2004.

A l'été 2005, 1 an avant la Coupe du Monde, pour la première fois depuis le début de ta carrière tu quittes le championnat Français pour le Vitoria Guimarães. Ce changement de pays, de culture, tu l'as vécu comment ?

Je l’ai bien vécu, ça n’a pas été difficile. Concernant la barrière de la langue, vu que j’avais déjà appris l’espagnol a l’école, il y’avait beaucoup de similitude entre cette langue et le portugais, donc ça n’a pas été compliqué. Au niveau de la vie, il y’avait un très bon climat qui me rappelait beaucoup la Tunisie, et les gens y sont très accueillants et très chaleureux. J’ai eu une très bonne intégration, rapide, et ça s’est même ressenti sur mes performances sportives, car j’y ai fait la meilleure saison de toute ma carrière, durant laquelle j’ai marqué 14 buts et effectué 12 passes décisives en une saison. Une saison donc réussie pour moi. Je suis très content d’être passé par ce championnat et par le Vitoria Guimarães.

Ton transfert de Guimarães au Rubin Kazan a-t-il été ton pire choix de carrière ?

Ça a été difficile, parce que je sors d’une bonne saison, et entre temps je signe pour Jorge Mendes (agent de Cristiano Ronaldo, Di Maria, James entre autres, NDLR), donc l’un des meilleurs agents du monde. Ça a été un choix difficile, parce que je n’ai rien vu venir, y’a eu des petites touches avec certains bons clubs (Sporting Portugal, Séville, Stuttgart) mais j’ai finalement signé pour le Rubin Kazan en Première Ligue Russe. C’est clair que j’étais en pleine force de l’âge, j’aurais dû privilégier l’aspect sportif et rester dans un championnat majeur. Mais voilà, j’ai joué la bas un an et demi, j’ai quand même joué la Coupe UEFA (nom de l’Europa League avant 2008, NDLR) donc ça n’a pas été non plus le pire de mes choix mais c’est clair que ça n’a pas été un choix stratégique pour la suite de ma carrière.

As-tu communiqué avec Jorge Mendes concernant ton transfert avorté au Sporting Portugal ? Penses-tu que tu es passé à côté d'une meilleure carrière à cause de ce malheureux événement ?

Oui, Jorge, j’ai échangé un peu avec lui par rapport au club, j’avais 3 bons clubs qui étaient intéressés, le Sporting Portugal, Séville et Stuttgart, mais je parlais plus avec son conseiller car Jorge Mendes fonctionne ainsi. Lui, personnellement, s’occupe des grosses stars et ses conseillers s’occupent des jeunes espoirs dont je faisais partie. Il y’a eu ce transfert avorté avec le Sporting, ça m’a tracassé un peu parce que je connaissais le championnat Portugais. Je sortais d’une très bonne saison avec Guimarães, donc c’était la suite logique de signer dans un top club du championnat comme le Sporting, en plus cette saison là ils jouaient la Ligue des Champions donc c’était plus qu’intéressant. On sait pas, on saura jamais si la suite de ma carrière aurait été différente, une chose est sûre c’est que ça a eu un impact majeur sur la suite de ma carrière, car j’aurais pu rester encore de longues années au Portugal, ou encore transiter un ou deux ans et rallier un meilleur club. C’est clair que je garde un peu de rancœur par rapport à ce transfert avorté. Mais bon c’est la vie, c’est comme ça, je suis pas le premier et je serais pas le dernier, ça sera toujours comme ça le football, il y’a beaucoup de paramètres qu’on ne maitrise pas tout le temps.

Comment as-tu vécu ta non-sélection pour la Coupe du Monde 2006 ? Te sentais-tu prêt à 100% physiquement pour cette compétition ? 

Cette non-sélection je l’ai très mal prise au début. Mais bon, après, j’étais blessé, et Roger, à l’époque, ne voulait pas prendre de risques avec moi. Je m’étais blessé au mois d’Avril (une élongation aux ischio-jambiers) et après le diagnostic avec les médecins, ça me faisait rater la préparation avec la Tunisie + le premier match de coupe du monde. Roger m’a dit « Selim on ne va pas prendre de risque, on va prendre quelqu’un d’autre, je peux pas me permettre de te prendre alors que tu ne vas arriver qu’à partir du deuxième match, et surtout dans quelle condition tu vas arriver ? ». Ça a été un moment triste et un moment noir de ma carrière. Mais bon après c’est les aléas de la vie, les blessures et les choix des coaches, en l’occurrence sur ce choix là, ça a été surtout un choix concernant ma blessure.

Considères-tu que ton transfert à Malaga en 2009 est "inespéré" à ce moment-là de ta carrière ? Pensais-tu pouvoir relancer ta carrière avec ce club ?

Ça c’est clair que c’était inespéré ! Passer du Koweït, à la Liga Espagnole, l’un des meilleurs championnats du monde, propulsé en Espagne, c’est clair que c’était inespéré. Donc oui bien sûr clairement, sauf qu’à l’époque, j’avais déjà 28 ans, donc j’étais plus proche de la fin de ma carrière que du début. J’ai quand même fait une bonne saison malgré ça, ou j’avais fait 22 matchs. Pour un retour en Europe c’était très bien, tout se passait très bien avec le coach. Sauf qu’après tout a changé, Les Qataris sont arrivés au club, avec une nouvelle politique, un nouvel entraineur, Jesualdo Ferreira, qui ne jouait pas avec un numéro 10 dans son système. Toutes les cartes ont alors été redistribuées et j’ai été placé sur la liste des transferts. J’ai dû partir après 1 an, mais ça reste un moment inoubliable dans ma carrière. J’ai pu jouer contre de grands joueurs, comme Cristiano Ronaldo, Messi, Benzema, Higuain, etc. Oui, j’aurais pu rebondir, malheureusement il y’a eu des choix de coach et des choix sportifs qui m’ont éloigné de l’Espagne, ce après quoi je suis retourné au Portugal.

Le joueur le plus talentueux que tu aies côtoyé en équipe de Tunisie ?

Je ne veux pas donner de noms, mais j’ai côtoyé de supers joueurs tout au long de ma carrière internationale, j’ai côtoyé des joueurs qui sont vraiment très très forts. Je ne veux pas citer de nom car je n’aime pas ça, mais oui j’ai côtoyé de supers joueurs.

Est tu conscient du respect que tu suscites auprès des supporters tunisiens, notamment auprès de la communauté tunisienne de France qui te considèrent, pour beaucoup, comme un des grands joueurs qu'a connu notre sélection ?

Oui, je pense que le fait d’avoir opté la Tunisie, je pense que beaucoup de Tunisiens ont apprécié ça, quand j’ai eu le dilemme entre la France et la Tunisie, et que j’ai opté pour mon pays, déjà ça m’a rabiboché auprès des supporters. C’est clair qu’ils ont apprécié mon choix. Sur le terrain j’ai essayé de faire du mieux possible, j’ai fait des bons matchs, des matchs moyens, des matchs médiocres, j’ai fait un peu de tout. Mais voilà j’ai essayé de montrer mes qualités. Je suis très fier d’être Tunisien, je suis très fier que les gens parlent en bien de moi, que y’ait encore une bonne image de moi, et j’espère la laisser intacte jusqu’à la fin de ma carrière d’entraineur également. Je suis conscient que les tunisiens m’aiment bien et qu’ils aient été content du choix que j’ai fait.

En 2017, tu as déclaré dans les colonnes du Parisien que tu "ne seras pas le dernier champion d'Afrique nord-africain." Avais tu pressenti les bonnes performances de la Tunisie (et la victoire) de l'Algérie lors de la CAN 2019 ?

Non, je n’avais pressenti particulièrement la victoire de l’Algérie. Pour moi, il était logique qu’un pays d’Afrique du Nord remporte une nouvelle CAN, étant donné que ce sont de très grandes équipes, que ce soit l’Algérie, le Maroc, la Tunisie ou l’Egypte. Je suis très content que ça a été le cas pour l’Algérie lors de la précédente CAN, même si je n’avais pas prédit pour eux particulièrement.


Quel a été ton ressenti sur la performance des Aigles de Carthage lors de la CAN 2019 ? Les voyais tu aller aussi loin ? Qu'est ce qui a manqué à la Tunisie selon toi pour remporter cette édition de la CAN ?

La dernière CAN pour la Tunisie, ça reste un bilan très été mitigé. J’ai trouvé que ça n’a pas joué de manière flamboyante, ok les résultats étaient au bout, c’est pas mal ce qu’ils ont fait, mais sur le contenu je suis resté un peu sur ma faim. Dans une CAN  il n’y a pas que la qualité de l’effectif qui joue. Il y’a plusieurs paramètres qui rentrent en jeu, que ce soit dans un groupe, lors des matchs etc. Lors de la dernière CAN, la chance n’a pas tourné du côté de la Tunisie, et on espère que la prochaine sera la bonne.

Entre 2018 et 2019 tu as entraîné le Foresta Suceava, quels enseignements as-tu tiré de cette expérience ?

C’était une bonne expérience pour une première année avec les seniors. J’ai bien aimé, les joueurs étaient très friands d’apprendre de nouvelles choses. Ils ont affiché un très bel état d’esprit. Pour ma part ce fût une très bonne année ou on a fini 4e du classement. Une année donc riche en expérience, j’en ai acquis énormément et ça m’a fait avancer. Je suis très satisfait globalement de mon année au Foresta Suceava.

Souhaites-tu continuer à entraîner à l'avenir ? Si oui, diriger la sélection nationale Tunisienne pourrait être un de tes objectifs ?

Bien sûr, je souhaite continuer à entraîner. Je viens de commencer il y’a 2-3 ans, ça me plait beaucoup d’être sur le terrain et de pouvoir piloter des séances d’entraînement. Concernant la Tunisie, si un jour il y’a une opportunité que je peux saisir dans une équipe en Tunisie ou avec l’équipe nationale, bien sûr, ça serait une fierté d’atteindre un jour l’équipe nationale. Après voilà, je commence seulement ma carrière, il faut encore que j’acquiers de l’expérience, que je puisse apprendre le métier, et pourquoi pas un jour arriver à un très bon niveau.


Que penses-tu du travail que notre page "Les Talents Tunisiens" s'efforce d'effectuer ? 

Honnêtement, je ne connaissais pas votre page avant que vous me contactiez, c’est pas mal, c’est sûr qu’il y’a beaucoup de joueurs tunisiens évoluant en Europe. C’est intéressant que la fédération se positionne sur des personnes qui font un vrai travail de fond et qui puissent ramener le maximum de bons joueurs tunisiens évoluant à l’étranger. Je pense que c’est important pour le futur de la sélection.

Que penses-tu de la relation joueurs expatriés/joueurs locaux au sein de la sélection ? Penses-tu que les expatriés peuvent participer activement au développement du football tunisien ?

A mon époque, la relation entre les expatriés et les locaux était très très bonne, c’était ça qui faisait notre force. Tout le monde participait dans le groupe, tout le monde était uni, main dans la main. Il n’y’avait pas de différences entre les locaux et les expatriés. Après maintenant je sais pas comment c’est devenu, je suis pas à l’intérieur du groupe et je ne sais pas comment ça se passe, mais déjà à notre époque c’était très bien. Mais oui c’est clair que les expatriés apportent une plus-value au football tunisien, car ils ont été formés dans des excellents centres de formation en Europe, donc ils ont cette culture un peu de professionnalisme, ils ont toujours baigné dans « l’élite du football », et c’est clair qu’ils apportent leur expérience et leur vécu a des joueurs tunisiens qui sont certes talentueux, mais qui n’ont pas eu cette chance d’avoir eu un cursus de formation européen.

 As-tu un mot à dire aux jeunes binationaux tunisiens qui hésitent encore entre leur pays d'origine et leur pays de naissance ?

C’est un choix qui reste très personnel. Moi quand j’ai fait le choix, c’était mes idées, mes convictions, mon choix que j’ai fait avec mes parents. Je ne peux pas les forcer à aller jouer avec la Tunisie, ou à jouer avec la France, l’Angleterre ou autre. C’est un choix personnel, c’est à eux de prendre les bonnes décisions, de peser le pour et le contre en famille et de voir quel serait le meilleur choix.

Un mot pour la fin ?

Globalement je suis content de ma carrière, al Hamdoullilah j’ai fait une carrière honorable, très fier de mon choix d’avoir opté pour la sélection tunisienne. Je me sens tunisien avant tout, c’est mon pays, très content d’avoir fait ce choix.


Merci à toi Selim de nous avoir accordé de ton temps, on te souhaite une bonne continuation et beaucoup de réussite pour la suite de ta carrière.


Une Interview de Ahmed OUESLATI et Maher MESKINE pour "Les Talents Tunisiens"

(Copyright 2020)

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